dimanche 7 avril 2013

L'Outback, l'arrière pays à l'australienne


The Outback

Qu'est-ce que l'Outback ? Ou, pour être plus précis, où se situe l'Outback ? Il n'existe pas de délimitation officielle de cet zone mais on peut considérer que tout ce qui est à l'intérieur de l'Australie, peu habité et sauvage, en fait partie. C'est environ 75% du territoire ! Nous en avons traversé qu'une infime, mais mythique partie, à savoir la remontée d'Adélaïde, au Sud, vers Darwin, 2780 km plus au Nord (non ne pensez pas en km, pensez plutôt en pleins d'essence !) via la Stuart Highway. Stuart est un explorateur européen qui, le premier, a effectué cette traversée avec son expédition (et à l'époque bien évidemment aucune infrastructure et pas de clim...).

When we drove from Adelaide to Darwin (short one of 2,780 km) we experienced for the first time the Outback. It sounds like an american sitcom but in fact it's a huge part of Australia (let's say at least 75% of the surface) where you have the desert, very few people and very expensive petrol. The highway we took (there is only one in case you're wondering) is called Stuart Highway, in reference to the European explorer who was the first white man to cross the desert during one of his expedition.

Beware of wandering stock!
Notre premier arrêt dans la remontée a été à Woomera. C'est une ville qui pendant longtemps a été fermée au public car elle servait de centre de développement militaire, et aujourd'hui, même si elle est ouverte au public, elle reste sous le contrôle du Ministère de la Défense. D'ailleurs, il est encore interdit de quitter la Stuart Highway sur plus d'une centaine de kilomètres car c'est une zone militaire (qui fait plus de 120 000 km2). Nous sommes allés voir le parc de la ville (seule attraction digne d'intérêt) qui rassemble différents exemples de missiles ou engins qui ont été testés ou développés dans la zone. Il y a également les restes du premier lanceur de satellite australien qui a été retrouvé, par hasard, dans le désert.

As there is nothing to do (except driving and being careful of wandering stock), every town that is on your itinerary is worth a stop, so for our first break we stopped in Woomera. It used to be a restricted access town (we just learned the difference between town and city... now, it's pretty obvious...) as it was under military control and still today the town is managed by the Ministry of Defense. It's in the middle of a forbidden area (the highway passes in the middle but you're not allowed to leave the road) where they do a lot of military secret stuff... In the parc (only attraction in town), we viewed some rockets that were developped and tested there, as well as the first australian satellite launcher.

Woomera
Un peu plus au Nord, Lake Hart est un arrêt intéressant et inattendu. Il fait partie d'un réseau de lacs salés qui couvrent environ 6% du territoire (donc un peu plus petit que la France) et qui sont aujourd'hui à sec (l'évaporation est à son maximum avec une moyenne de 3,5 m par an !!). Il y a un dépôt de sel de plusieurs centimètres d'épaisseur. En fait, ces lacs sont la preuve de l'existence d'une mer intérieure (de la taille de la Méditerranée) il y a plusieurs millions d'années.

Lake Hart is an interesting stop ! This salty lake belongs to a network of lakes that cover approximately 6% of the territory and that are partially dry today. There is a salt layer on the ground that is rather thick and this is a proof that there was once a sea at that place (and it was as big as Mediterranean Sea).

Coober Peddy est une ville particulière de l'Outback ; elle doit son développement, comme beaucoup d'autres cités, à la découverte de filons d'opale (une pierre semi-précieuse) ce qui a attiré les prospecteurs en vue d'une fortune rapide (on vous rassure, ça arrive aussi fréquemment que de gagner au loto). Sa particularité principale est que certaines de ses maisons sont construites sous terre afin de mieux réguler la température ; en fait il y a de petites collines où les habitations sont creusées. L'autre particularité est la multitude de petits tas de pierres (certains font tout de même plusieurs mètres de haut) autour de Coober Peddy, qui sont autant de tentatives pour trouver des opales. Il y en aurait plus de 1 million. Si vous voulez vous lancer, rien de plus simple : allez acheter un permis pour creuser (vous pouvez prétendre à 250m2 de terrain) et ... creusez ! Vous avez même le droit d'utiliser des explosifs ! Nous nous sommes contentés de visiter une ancienne mine d'opales et nous avons appris les différentes techniques qui existent pour chercher des filons, trouver les toutes petites pierres parmi les montagnes de gravats. C'était assez intéressant, même si le terrible accent du propriétaire ne nous a pas permis de comprendre tous ses commentaires (et aussi le fait qu'il récitait le même texte certainement depuis plus de 10 ans...).

The next stop was in Coober Peddy. The city developped itself thanks to the discovery of opal fields and the rush of prospectors looking for a quick fortune (happening as often as becoming billionaire with the lotery). One of the interesting point of the town is that most of the buildings are underground, or better said under a hill that covers them. We visited there a former mine and we learned how to dig and identify opals ; it was very interesting even though we did not understand everything thanks to the terrible accent of the guide (who has been probably saying the exact same text for 10 years).

Underground church
Coober Peddy
Opal Mine
Nous avons décidé de jouer les aventuriers et de prendre une route non goudronnée (c'est tellement plus amusant que de rester sur le bitume !) pour aller voir la barrière anti dingo proche de la ville. C'est une barrière qui sépare le Nord du Sud de l'Australie et court sur plus de 6 000 km (contre plus de 9 000 km au début du siècle précédent) ; elle joue un rôle vital pour l'élevage car elle empêche les dingos (chiens sauvages) de venir attaquer les troupeaux de moutons, en liberté sur les terres du Sud. Cependant, le plus intéressant dans cette excursion auto-organisée, a été la découverte de la Moon Plain (plaine de la Lune), une étendue de couleur noire parsemée de rochers qui reflètent la lumière du soleil. Un peu plus loin, une formation rocheuse appelée le château avec deux « tours », une de couleur blanche et l'autre de couleur marron. C'est très impressionnant de près encore plus étonnant depuis un point de vue lointain car il n'y a rien de similaire aux alentours. Ces paysages sont tellement irréels qu'ils ont été utilisés pour le tournage de plusieurs films de science fiction (Mad Max 3, Priscilla folle du désert...).

We decided to be brave and drive to the dog fence and the Moon plain, which is a 35 km unsealed loop. The dog fence is a 6,000 km fence that prevents dingoes to go south and attack the stock (this fence used to be much longer up to 9,000 km). The second part of the trip was the Moon plain where the ground is dark black with some cristal rocks that reflect sunlight. A bit further, the castle (aka salt and pepper) is a very particular rock formation with one hill being completely white and the other completely brown. It's impressive when you're close, but from a lookout, it's intriguing as there is nothing similar close by. These landscapes are so unreal that many science fiction movies have been shot there (Mad Max 3, Priscilla Queen of the desert...).

The dog fence 
Moon Plain
The Castle
The Castle
Un peu plus au Nord (à environ 700km), Alice Springs est une ville au milieu du désert qui s'est développée autour de la station de télégraphe. Afin de relier l'Australie à la Grande Bretagne, un télégraphe a été construit et mis en fonction en 1872 ; il passait uniquement par des possessions britanniques (Java, Ceylan, Bombay, Suez, Gibraltar) et sous les océans et permettait de transmettre une nouvelle à Londres en 3 heures environs. Ceci était un exploit pour l'époque et a permis de réduire considérablement les distances (avant ce télégraphe il fallait 3 mois). Il fallait amplifier le signal à intervalle régulier donc 12 stations relai ont été construites en Australie entre Melbourne et Darwin pour assurer ce rôle avec à chaque fois des équipes pour maintenir la station et assurer une permanence. Le lieu d'implantation de la station d'Alice Springs a été choisi car il y avait des sources d'eau à proximité, ce qui était à l'époque un atout considérable. Nous sommes allés visiter la station et nous en avons appris plus à propos du télégraphe et de la vie autour, qui est assez semblable à celle des phares (voir notre post sur Cape Otway).

Alice Springs is located 700 km in the north direction and exists thanks to the telegraph station that has been built there in 1872. In order to connect Australia to the rest of the United Kingdom in less than 3 hours (3 months of cruise were necessary before), a telegraph line has been built inside the country and was passing by british possessions only (Java, Ceylan, Mumbay, Suez, Gibraltar). The system was using the Morse language and the signal needed to be amplified regularly so 12 stations have been built between Melbourne and Darwin. Alice Springs location was chosen as it was close to water springs which was a huge advantage then (the name Alice being a tribute to the wife of the first station master).

Alice Springs' river 
Telegraph station of Alice Springs
Nous avons également visité à Alice Springs, le musée du RFDS – Royal Flying Doctor Service. Les personnes qui habitent l'Outback sont pour la plupart très éloignées d'un centre médical en cas d'urgence, donc au début du XXème siècle, un pasteur a créé un service d'urgence médical par avion. Aujourd'hui, il compte 61 appareils répartis sur tout le territoire de sorte que n'importe qui peut être secouru en moins de 2h. Des pistes bitumées ou en terre leur permettent d'atterrir et elles sont entretenues par les locaux. Ils assurent aussi des consultations à distance, ou tiennent des permanences dans des lieux reculés ou au sein de communautés aborigènes. Le musée et la vidéo de présentation sont intéressants et nous nous sommes rendus compte de l'importance d'un tel service pour les populations des territoires les plus reculés.

We also visited in Alice Springs the Royal Flying Doctor Service – RFDS. This service provides medical support by plane in case of emergency to people located in the Outback (farmers, tourists or aboriginal communities). They have now 61 planes that can reach anybody within 2 hours and it exists since early XXth century. They can also provide medical consultations via radio or have a regular presence in remote areas. With the museum and the movie, we understood the importance of this service for people living far away from the major cities.

A l'Est et à l'Ouest d'Alice Springs, s'étendent les MacDonnell Ranges ; c'est une chaine de montagne avec plusieurs ballades et lieux agréables pour se reposer et se baigner. Il y a aussi une randonnée de 12 jours / 220 km mais nous avons passé notre tour pour cette activité. Les ballades nous ont menés à des trous d'eau, assez profonds et froid car le soleil ne donne pas directement dessus. Nous avons vu également des rock-wallabi, visibles uniquement dans les rochers (et lorsqu'ils bougent sinon bon courage !!). Pour finir, nous sommes allés à une carrière aborigène ancestrale où ils viennent chercher des ocres blanc, jaune et rouge pour leurs cérémonies.

The MacDonnell Ranges are located both East and West of Alice Springs and are a chain of mountains with very nice spots for relaxing and having some rest. There is as well a 12-day/220km walk but we postponned this activity... We made some short walks to waterholes that are cold as the sun never reaches the water and we also saw a rock wallabi. We walked as well to an aboriginal ochre mine where they still come to get yellow, white and red ochre for the sacred ceremonies.


Nous avons aussi traversé plusieurs « villes », situées le long de la Stuart highway ; ce sont 4 ou 5 maisons, autour d'une station service (qui pratique souvent des prix hallucinants mais où il est indispensable de s'arrêter) qui essaient toutes de se démarquer avec une particularité. A Aileron, c'est Naked Charlie Quartpot, un aborigène géant et sa famille qui vous accueille ; A Wycliffe Weel, c'est le Centre Australien des OVNIS (au final juste des articles tous aussi fous les uns que les autres sur les murs de la station service, quelques gadgets à acheter et des déco vertes fluos) ; A Newcastle Waters, une ville fantôme avec des maisons abandonnées nous attendait ; Mais la vraie surprise a été à Mataranka ! C'est un endroit paradisiaque à l'écart de la Stuart highway avec une source d'eau chaude dans laquelle on peut se baigner ! Il y a de l'ombre, du calme, un peu de fraicheur... on vous laisse juger par vous même ! A certaines périodes, la rivière toute proche permet aussi la baignade mais ce n'était pas autorisé lorsque nous y sommes passés et le crocodile que nous avons vu nous a fait comprendre pourquoi !

We passed by a lot of very small towns, or better said 4 houses with a petrol station (and there you understand what monopoly and « no choice if you need petrol » mean). They all try to have something special : at Aileron, Naked Charlie Quartpot welcomes you with its giant family ; at Wycliffe Weel, the UFO center is located in the petrol station ; at Newcastle Waters it's a real abandoned town. But the real good surprise for us came from Mataranka: they have a hot water spring located in a paradise place, with shade, coconut trees, it's really relaxing and definitely worth a stop.

Newcastle Waters
Mataranka
A 450 km au Nord d'Alice Springs, les Devils Marbles, un site sacré aborigène, sont une formation rocheuse assez surprenante au milieu du désert. Il s'agit de rochers, façonnés par le temps, arrondis par l'érosion voire même fendus (de manière nette parfois). C'est intéressant car certains sont aussi ronds qu'un ballon (certes un peu gros et lourd mais l'idée est là). Il y a de petites termitières aussi partout sur le site.

450 km North from Alice Springs are the Devils Marbles, a sacred site for aboriginal people. It's an interesting rock site in the middle of the desert as the rocks have been eroded for hundreds of years and most of them look like balls. Some are very big, some are broken as if cut by a sharp knife, it's very surprising and a nice stop.

Tout le long de la route que nous avons prise, il y a aussi une voie de chemin de fer qui assure la liaison Darwin - Adélaïde. Il n'y a qu'une seule voie la plupart du trajet et des portions à 2 voies ont été construites pour permettre les croisements. Nous avons vu des trains avec 2 voire 3 locomotives tirer des convois de plus de 90 wagons... Impressionnant ! En plus tous les passages à niveau n'ont pas de barrière, mais seulement des lumières clignotantes... vous regardez à deux fois avant de traverser !A savoir aussi qu'au début de l'exploitation de la ligne, il arrivait que le train de voyageurs (le Ghan) ait jusqu'à 10 jours de retard, les parachutages de nourriture n'étaient pas inhabituels... la SNCF n'a qu'à bien se tenir !

On the side of the road we took, there is also a rail track; most of the time there is only one track and so some portions have 2 tracks to allow trains to go both ways. We saw some trains with 2 or 3 engines and more than 90 wagons... very impressive as it can be more than 3km long. A funny story about this track : back in the past, it was not that surprising that the passenger trains arrived in Darwin 10 days later than planned for many reasons so food was dropped by planes...

Au final, nous avons été assez surpris par cette route car nous pensions traverser un désert alors que les paysages étaient assez verts avec quelques arbres, de la végétation basse et des animaux en liberté sur la route car il n'y a pas de clôture (donc parfois il faut s'arrêter laisser passer une vache...). La route est peu fréquentée, il est arrivé que nous ne croisions personne pendant plus de 40 minutes. Il est assez bizarre de croiser une voiture ou un road train, et la tradition veut que nous fassions un signe de la main. Concernant les road trains, ce sont des camions qui tractent 3 remorques (voire parfois 4) pour une longueur de plus 52 mètres et pouvant transporter jusqu'à 100 tonnes de marchandises. C'est très impressionnant et les croiser nous déporte beaucoup et, autant dire que pour les doubler, il faut avoir de la visibilité (ce qui n'est pas un problème car la plupart des lignes droites font une dizaine de kilomètres et peu de voitures circulent).

To conclude, we have been very surprised by this road as we thought we would be in the middle of a dry desert, but the landscapes were quite green, with trees, grass and stock wandering (so yes you may have to stop if you don't want to hit a cow). There is not that much people on the road as well and we drove sometimes up to 40 minutes without seeing anybody. There are many road trains on the road, which are huge trucks with up to 4 trailers so a lenght of 52 meters and they can carry 100 tonnes of freight.

Nous entrons maintenant sous les tropiques et après avoir traversé le tropique du Capricorne. A nous le Top End, la région du Nord de l'Australie autour de Darwin !

Now it's time to spend some time under the tropiques, Top end here we come!

Alex et Seb.

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